A Companhia de Teatro La Belle Indienne, de Paris, apresenta de 22 a 31 de Janeiro de 2004, no Théâtre La Guillotine (24, rue Robespierre) em Montreuil (perto de Paris), a peça «Ode Marítima» de Fernando Pessoa, encenada por Patrick Thoraval, com Jorge Parente e Laurent Lovie.

Patrick Thoraval e Jorge Parente fizeram nova tradução do texto de Fernando Pessoa (Álvaro de Campos) e Laurent Lovie compôs música inédita para o espectáculo.

O espaço cénico é o duma casa de banho, a casa de banho do Senhor Pessoa. «Porque a casa de banho incarna a civilização (é aí que nos lavamos, penteamos, aplicamos cosméticos,…), onde nos comportamos sem pudor, nos despimos da condição social, por estarmos protegidos do mundo exterior».

O actor Jorge Parente é português, mas reside em França desde pequeno. Patrick Thoraval é francês e fundador da Compagnie la Belle Indienne. Os dois participaram recentemente, como actores, no espectáculo bilingue «Lobo/Loup» de Abel Neves.

Ode Marítima

Poema de Fernando Pessoa (Álvaro de Campos)

Em língua francesa

Tradução : Jorge Parente e Patrick Thoraval

Encenação : Patrick Thoraval

Com : Jorge Parente e Laurent Lovie

Criação musical : Laurent Lovie

Co-produção : Cie La Belle Indienne / La Guillotine

Assistência artística e administrativa : Stéphanie Haye e Aude Watier

Contactos :

Jorge Parente (Tel. : [+33] 01 41 95 20 93) e Patrick Thoraval (Tel. : [+33] 01 42 01 66 43)

ANEXOS

Cie la Belle Indienne

Ode Maritime de Fernando Pessoa

LE TEXTE

Un homme dans un port…

C’est le début du poème de Fernando Pessoa, le prétexte à une rêverie, à un embarquement imaginaire sur l’immense étendue sans fond de l’océan, vaste métaphore du cœur et de l’âme des êtres humains. C’est un départ, le moment où l’on croit qu’on va toucher l’impossible. Le navire atteint l’horizon, le va et vient de l’imagination prend de l’ampleur, devient une roue enflammée, une lame de fond qui emporte le poète.

C’est la vague de l’inspiration, d’abord le murmure d’un homme seul, puis ses paroles, et enfin une incantation qui convoque le monde entier, le chant de l’homme dans l’univers. Ce n’est alors plus un départ mais un saut, une plongée dans l’inconnu, un hymne aux éléments et au courage des hommes toujours mêlé de veulerie. Il faut à l’acteur et aux spectateurs un souffle d’athlète pour s’y baigner ; apnée vers les abysses de l’océan et de l’âme, vers ces zones sans lumière, faussement calmes sous les tempêtes de surface, où rodent des animaux transparents, aux formes larvaires, comme sans corps, mais dont l’étreinte est fatale.

C’est dans ce voyage vers les horizons infinis et les abîmes obscurs, à la fois au-dehors et au-dedans de nous, entre l’aventure du grand large et le confort des villes, entre la sauvagerie et la quiétude, la joie et l’égarement, entre la nostalgie du passé et le poids du présent, que nous proposons de vous emmener.

Car ce poème, s’il n’a pas été écrit pour le théâtre, est par sa nature même théâtral : confession de l’auteur qui accepte de livrer les éléments les plus intimes, les plus secrets de sa personnalité, mais seulement sous le masque d’une autre identité. Il met à nu son cœur, ses pensées et ses rêves les plus inavouables (et que par instants il peine à s’avouer) sous l’apparence d’un voyage dans l’espace et le temps alors que du début à la fin du poème il ne quitte pas sa place sur le port d’une ville moderne, commerciale et confortable.

LA MISE EN SCENE

Cela se traduit dans la mise en scène par l’unité du lieu : une salle de bain. Car c’est le lieu par excellence où, sous couvert de petites actions incarnant le summum de la civilisation (toilette, rasage, coiffure, application de cosmétiques… le tout accompagné de petites merveilles techniques en termes de confort et d’outillage : chauffage, eau courante, peigne, rasoir…), nous nous comportons sans pudeur, avec moins de retenue, où nous laissons affleurer nos instincts sous le vernis de la civilisation. Cela pour des raisons pratiques : car il faut se défaire de son costume social pour se laver ; mais aussi parce que dans ce lieu nous nous savons isolés comme sur une île, protégés du monde extérieur.

Qui n’a pas joué de rôle devant son miroir ? N’a pas chanté sous la douche ? Ne s’est pas surpris à imaginer que sa baignoire était un fleuve, un océan, un navire ? Ne s’est pas laissé croire qu’il était un grand aventurier historique ou romanesque d’hier ou d’aujourd’hui ? Qui, dans son for intérieur, la partie de son âme qui (comme une salle de bain) n’a pas de fenêtre, ou juste une petite lucarne au verre presque opaque, n’a pas rêvé de conquêtes, de massacres, juste pour le plaisir de se croire un héros, un être courageux, dénué de doutes, prompt à l’action, ne fut-ce encore une fois qu’en imagination.

La salle de bain est la métonymie parfaite et ironique du vaste et insondable océan qui couvre le monde tout comme de cet autre océan que nous portons en nous. Elle est le lieu actuel où se rencontrent nos pulsions et notre civilisation.

Le spectateur sera donc, une fois n’est pas coutume, autorisé à voir ce qui se passe dans la salle de bain de Monsieur Pessoa / Álvaro de Campos. L’action, comme le poème, y est circulaire, cyclique. Dans ce décor la représentation est assumée par la parole, la musique et les corps des acteurs.

Comme l’auteur Jorge Parente est portugais de naissance. Ce texte, qu’il a déjà joué en portugais dans de tout autres circonstances, il le porte avec tout son être, tout son talent, à la fois comme une incantation fiévreuse et comme la douce musique de ses origines, de ses racines. Laurent Lovie signe là une musique, qu’il interprète sur scène, parfaitement accordée au texte, à la violence et à la mélancolie qu’il exprime, au voyage intérieur qu’il décrit. Nous sommes, avec Ode Maritime, en présence d’un gouffre insondable, d’une invitation au voyage qui ne peut pas laisser indifférent. Et quand le cycle s’achève, dans le reflux des marées de l’imagination, nous restons au bord de notre « Quai Intérieur », face à l’horizon.



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